Utes
«Maintenant vous aimez libérer de leurs chaînes
Les pays à genoux sous la botte ennemie.
Vous avez oublié la violence et la haine
Mais n’avez pas écrit votre histoire à demi».
Commentait le vieux Chef de la nation indienne,
Immobile et crispé.
«Vous nous avez tout pris :
Nos forêts, nos rivières, nos montagnes, nos plaines...
Et mon peuple se meurt, ruiné, anéanti.
Ici, courait le vent. La nature était reine.
Nos totems protégeaient nos chasses et nos tipis.
Nos cœurs étaient en paix, nos dieux étaient amènes
Et c’est les quatre saisons qui rythmaient nos vies.
Vous avez humilié et massacré sans gêne
Tous mes frères de race, de sang et de mépris.
Votre cupidité, rapace et inhumaine,
Gagne encore et enterre nos cœurs à Wounded Knee.
Aujourd’hui, les Apaches, les Sioux et les Cheyennes
Ont rejoint leurs ancêtres et sombré dans l’oubli.
Il n’y a que les vieux, parfois, qui se souviennent
Des espaces où, jadis, planait le Grand Esprit.
Nous étions si heureux, avant que se déchaîne
La horde de coyotes venus de vos pays.
Nous avions notre histoire et il nous reste, à peine,
Nos légendes qui meurent pour les Etats-Unis...»
Nina Padilha © 15/12/92
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