Poésie
L'auréole
L'auréole
Je sais bien que demain, les copains, les amis,
Tous ceux que je connais, qui ont croisé ma route,
Diront du bien de moi : que j'étais sympathique,
Que j'avais du talent, patati, patata…
Je me réjouis d'avance. Je n'ai pas d'ennemis.
Je serai encore là, aux aguets, à l'écoute…
Le concert de louanges sera dithyrambique.
Certains me pleureront. Mais oui ! Taratata !
Il sera bien trop tard pour avoir des regrets.
C'est maintenant vivante que je manque d'appui :
J'ai besoin d'être aidée pour vivre au quotidien.
Tous les lauriers posthumes ne sont que vanité.
Mais quand je dormirai sous une pierre fleurie,
J'aurais une auréole, parce que je le vaux bien.
Nina Padilha © 21/07/2010
Je fais remonter, juste pour sourire.
Sainte Nina : 14 janvier... lol !
Bananier !
Trois cent soixante cinq. C'est le nombre de jours
Arrivant, prometteurs, avec le nouvel an.
Certains forment des vœux pour connaître l'amour,
Quand d'autres essaient encore d'avoir un peu d'allant.
A l'autre bout du monde, c'est un jour si banal !
Il faut trouver de l'eau, chercher de quoi manger…
Le soleil paraîtra, la vie sera "normale",
Loin des bulles festives d'un occident blasé.
Je peste en évoquant ces tristes différences.
Ici les cotillons, là-bas l'indifférence
Si loin de nos yeux pétillants de bonheur.
Car la réalité ressemble à un mirage.
Et la nouvelle année, traînant ce lourd bagage,
Viendra illuminer le matin et les cœurs..
Nina Padilha © 26/12/2010
Plume en fête
Dans un ciel orangé où les mouettes tournoient
Regarde l'horizon : décembre qui se noie
Et l'année finissant pour ne plus revenir
Emportant, avec elle, beaucoup de souvenirs.
Janvier pointe déjà harnaché de possibles
Et de fébriles vœux escomptés accessibles.
Ma plume vagabonde, délaissant l'encrier,
Fait chorus à la fête : nouveau calendrier !
Aujourd'hui, son humeur se relâche, festive.
Mais je sais que bientôt, elle sera hâtive
Pour me donner encore des projets d'écriture
Dans l'accomplissement de poèmes futurs.
Nina Padilha © 02/01/2013
Les âmes endormies
Levée bien avant l’aube, je sirote un café
Debout, sur la terrasse. Je regarde la nuit
Enveloppant la ville d’un silence étouffé.
Ces âmes endormies qui ne font pas de bruit.
La lune, escortée d’une poignée d’étoiles,
Chevauche des relents de rêves torturés,
Des envies contrariées par la levée du voile
Qui ne saurait tarder. Le temps, ce sablier
S’égrenant implacable, décante l’inquiétude
De ceux dont l’ignorance suscite des questions
Qui restent sans réponses. Beaucoup ont l’habitude
De suppliques stériles, prières d’affliction.
Quand surgira Marie, apportant la lumière,
Ils seront étonnés, incrédules, méfiants.
Beaucoup d’agitation, de peurs, dans les chaumières,
Avant le grand réveil sublime et édifiant.
Nina Padilha © 23/11/24
Automne
Au vent pleurent les arbres, le ciel est déjà gris.
De quoi ont l’air les roses qui se fanent aujourd’hui ?
Les roses sont de sang, de pourpre et de vermeil,
Les feuilles des bouleaux jaunissent au soleil.
Le soleil est si lourd qu’il pèse sur les choses.
L’après-midi est clair et Margot se repose.
Margot n’a pas sommeil, elle rêve aux hirondelles.
Il y a bien longtemps qu’elles ont quitté le ciel.
Le ciel n’est plus si bleu, ni la source si claire,
Le lilas blanc se meurt près du vieux banc de pierre.
Le banc est un refuge, Margot y va s’asseoir
Lorsque le ciel rougit à l’approche du soir.
Le soir est calme et doux, il annonce la nuit,
Et par un long soupir fait s’endormir la vie.
Au vent pleure la vie, l’automne est déjà là :
Les roses sont fanées et mort est le lilas.
Nina Padilha © Juillet 1974
J'avais quel âge, en 74 ?
Heu... J'étais bien jeune, quoi !