les-nouvelles-chaises-de-nina

les-nouvelles-chaises-de-nina

Agde - poésies


Complainte de l'huître

 

 

 

Dans le bassin de Thau, j'étais simple naissain

Balloté par les flots, j'ignorais les desseins

De ceux qui, bien souvent, venaient me visiter,

Admirer ma croissance et s'en féliciter.

 

Ma vie était tranquille et, plongé dans ces ondes,

J'ai grossi à vue d'œil, fortifiant ma coquille.

Je suis devenu huître, en ces eaux peu profondes,

Qui abritait mes rêves et ceux de ma famille.

 

Une rumeur, pourtant, venait nous alerter,

Qui parlait de razzia et de quoi s'inquiéter :

Notre berceau liquide était sous surveillance,

Négoce lucratif, fraîcheur et succulence.

 

Car les humains seraient friands de coquillages,

Nous auraient parquées là, juste pour les servir

Et l'ostréiculture n'était qu'un élevage :

A la fin de l'année, nous allions tous périr.

 

Serrées dans des bourriches, déposées sur la glace,

Nous sommes emportées vers l'appétit vorace

De ceux qui nous couvaient. Nos vies sont en danger :

Avec d'autres consœurs, je vais être mangée !

 

Nina Padilha © 03/12/2012


26/12/2024
0 Poster un commentaire

Aubes d'hiver

 

 

Le ciel de ces jours-ci, toujours emmitouflé

Dans de grosses nuées que le vent a soufflées,

A engourdi ma plume et lesté ma mémoire.

Je serre mes écrits pour encor' un grimoire

 

Où je note des vers, titubants de fatigue,

Quand l'aurore jaillit dénonçant les intrigues

D'un Morphée facétieux qui écourte mes songes.

Quel sera mon repos dans les jours qui s'allongent ?

 

Quand Yule s'en viendra, au solstice d'hiver,

Mon cœur, au ralenti, biaisera ces revers

En captant, librement, l'incroyable lumière.

 

La vie au quotidien déroulant ses possibles

Attifés de soleil, aux fraîcheurs indicibles,

Gracieusement s'éclaire dans ces heures premières.

 

 

Nina Padilha © 04/12/2013

 


20/12/2024
4 Poster un commentaire

Dans le vent...


 

 

Narines dilatées, j'ai fait face aux rafales

Comme font les chevaux, quand souffle la tempête.

J'ai respiré la mer

Qui lâchait ses embruns depuis le littoral

Et soudain j'ai envié la liberté des mouettes,

Leurs ailes de lumière…

 

Et le vent me giflait, décoiffait mes cheveux ;

Je humais son parfum, avec le cœur battant.

Ce petit goût de sel.

Au bord de l'infini, j'ai pu toucher les cieux,

Ouatés et chahutés par l'humide printemps

Dénué d'arc en ciel.

 

Un long moment d'ivresse, étrange plénitude,

Grisantes sensations qui animaient mon cœur :

Un avatar d'orage

Où des anges riants perdaient de l'altitude

Et venaient me convier à entrer dans un chœur

Mystique et sauvage.

 

 

Nina Padilha © 01/05/2012 


25/11/2024
0 Poster un commentaire

Crépuscule rose

 

 

 

Étendue de satin, clapotis de novembre,

La plage désertée.

Nuages éthérés, les vagues qui se cambrent

Entourant la jetée.

 

Dorment les coquillages, sur le sable, bercés

De litanies de nacre ;

Mais le baiser salé des embruns est glacé.

Et je verrai le sacre

 

De l'hiver annoncé qui, lentement s'avance ;

Qui engourdit ma plume et m'inspire ces stances ;

La muse m'interpelle.

 

Dans le jour finissant, le soir se vêt de rose

L'astre majeur s'en va et la mer se repose :

Un tableau irréel…

 

Nina Padilha © 01/11/2012


02/11/2024
4 Poster un commentaire

Marsupilami

 

 

 

 

Oh ! Punaise ! Galère ! Je n’avais pas de pot.

Tant de hideux ocelles et de démangeaisons.

Ces stigmates soudains qui constellaient ma peau…

Mais loin d’imaginer les causes et les raisons.

 

Leurrée par des toubibs in fine je m’adresse

Au seul professionnel qui saura m’expliquer

Quel mystère transforme l’épiderme en détresse,

En Marsupilami terriblement piqué.

 

J’enfilais les nuits blanches, je manquais d’appétit.

Enfin un traitement qui, petit à petit,

Soulage et cicatrise. J’attends les résultats

 

Des examens requis. Et j’aurais le fin mot

De ce qui m’a causé tant de stress et de maux.

Mais je vais beaucoup mieux. Le réjouissant constat !

 

 

 

Nina Padilha © 27/10/24


27/10/2024
0 Poster un commentaire