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Agde - poésies


Débarbouillage

Lune en mer

 

 

Dans son écrin de nuit resplendit Séléné

Observant, détachée, son beau reflet liquide

En kaléidoscope de lumière livide

Que lui renvoie, narquoise, la Méditerranée.

 

Quelques laiteuses nues escortent son voyage

Et ces fines écharpes semblant l'enrubanner

Donnent à l'albédo un étrange sillage.

 

Mais déjà, au levant, l'horizon a pâli :

Le soleil va franchir les monts de l'Italie.

 

Pour le ciel matinal c'est le débarbouillage.

 

 

Nina Padilha © 19/05/2014


14/05/2025
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Mont Saint Loup

Mont-Saint-Loup.jpg

 

 

 

Que racontent les pierres aux vagues empressées ?

Peut-être le chaos d'un volcan endormi :

Des forges de Vulcain, maintenant refroidies ;

Un brasier minéral, tragédie effacée,

 

Quand le mont, éructant sa chaleur diabolique,

Vomissait ses entrailles. La lande caillassée

Croulait sous le basalte, les cendres bénéfiques

 

Sous le regard blasé d'un ciel incandescent.

Et les flots bouillonnant de lave, impuissants,

 

D'écume recouvraient le magma volcanique.

 

 

Nina Padilha © 28/06/2014


14/04/2025
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Du balcon aux tisons

 

 

Je ne prête pas d'attention

Aux heures qui, doucement, passent.

J'écris des mots sans prétention

Où je traine sur la terrasse…

 

Le seul qui a tous mes regards

C'est bien ce sacré thermomètre !

Cette saison est trop bizarre :

Le printemps ne veut pas paraître !

 

Il s'est, sûrement, égaré

Au point vernal de l'équinoxe

Et n'a pas su se repérer…

D'où cet étrange paradoxe :

 

Le mois de mars presque fini

Voit la fraîcheur qui s'éternise.

Persistent les frimas honnis

Éole n'offre que la bise.

 

Pourtant les oiseaux migrateurs

Sont revenus pour nidifier

Et les bourgeons sont prometteurs…

Les prévisions sont modifiées ?

 

Décembre aux jours si aimables…

Les dictons ont parfois raison !

Si le solstice est charitable

Ostara donne des tisons.

 

 

 

Nina Padilha © 31/03/2013


20/03/2025
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Complainte de l'huître

 

 

 

Dans le bassin de Thau, j'étais simple naissain

Balloté par les flots, j'ignorais les desseins

De ceux qui, bien souvent, venaient me visiter,

Admirer ma croissance et s'en féliciter.

 

Ma vie était tranquille et, plongé dans ces ondes,

J'ai grossi à vue d'œil, fortifiant ma coquille.

Je suis devenu huître, en ces eaux peu profondes,

Qui abritait mes rêves et ceux de ma famille.

 

Une rumeur, pourtant, venait nous alerter,

Qui parlait de razzia et de quoi s'inquiéter :

Notre berceau liquide était sous surveillance,

Négoce lucratif, fraîcheur et succulence.

 

Car les humains seraient friands de coquillages,

Nous auraient parquées là, juste pour les servir

Et l'ostréiculture n'était qu'un élevage :

A la fin de l'année, nous allions tous périr.

 

Serrées dans des bourriches, déposées sur la glace,

Nous sommes emportées vers l'appétit vorace

De ceux qui nous couvaient. Nos vies sont en danger :

Avec d'autres consœurs, je vais être mangée !

 

Nina Padilha © 03/12/2012


26/12/2024
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Aubes d'hiver

 

 

Le ciel de ces jours-ci, toujours emmitouflé

Dans de grosses nuées que le vent a soufflées,

A engourdi ma plume et lesté ma mémoire.

Je serre mes écrits pour encor' un grimoire

 

Où je note des vers, titubants de fatigue,

Quand l'aurore jaillit dénonçant les intrigues

D'un Morphée facétieux qui écourte mes songes.

Quel sera mon repos dans les jours qui s'allongent ?

 

Quand Yule s'en viendra, au solstice d'hiver,

Mon cœur, au ralenti, biaisera ces revers

En captant, librement, l'incroyable lumière.

 

La vie au quotidien déroulant ses possibles

Attifés de soleil, aux fraîcheurs indicibles,

Gracieusement s'éclaire dans ces heures premières.

 

 

Nina Padilha © 04/12/2013

 


20/12/2024
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