Que ma joie demeure
J'ai gommé mes douleurs, terribles par moments,
Un passé révolu, compliqué de tourments.
Et je me suis posée, près des tièdes écumes,
Pour la sérénité de mes années anthumes.
Me voici dégagée, libérée des emprises
Qui entravaient mes pas. Maintenant c'est la brise
Qui berce mes poèmes dans un ciel azuré.
Ici, le temps est chaud, tranquille, mesuré.
Au soleil du midi, où danse mon calame,
Je colore mes rêves et je lave mon âme.
Brûlures du soleil, légèreté des heures,
Une paix infinie pour que ma joie demeure.
Nina Padilha © 06/08/2012
Soleil de midi
Entre midi et deux, près des vagues tranquilles
De la plage déserte, je fiche dans le sol
Mon horloge solaire, j'ouvre le parasol,
Et j'étends ma serviette aux couleurs du Brésil.
Le froissement des vagues, une brise légère
Qui ne tempère pas la chaleur immobile
Écrasant le basalte de toute sa lumière.
Peu de gens, en effet, supporteraient l'ardeur
De Phébus rayonnant. Moi, j'aime la chaleur.
Le soleil de midi, ça va, je sais, je gère…
Nina Padilha © 26/06/2014
Prière
Vivre et rester debout,
Les yeux au bord des armes,
Désarment abordant Dieu.
Des larmes dérisoires
En lames de rasoir.
Je n’ai pas pu faire mieux ;
Et mes cernes sont parme
Quand mes doigts se dénouent.
Hallali noble et dur,
Implacable sentence,
Déchirement parfait :
La blessure est ouverte.
Si je cours à ma perte
C’est que Dieu a méfait.
Je n’ai que mon silence
Et mon cœur resté pur.
Nina Padilha © 21/12/95
Beaucoup de choses ont changé depuis ce poème.
Je ne suis plus la même.
Heureusement.
La lettre I
C'est en parcourant le site de la Société des Poètes Français que je suis "tombée" sur cette image, avec cette petite phrase si charmante.
Je n'ai pas pu résister au plaisir de la partager avec vous.
A défaut de ne publier aucun texte de mon cru. Pour le moment.
Mais, rassurez-vous, ma plume vagabonde, va revenir.
D'autres lettres interpellent. Comme la lettre N avec son cortège sombre mais celle-ci n'inspire que de l'Amour.
Débarbouillage
Dans son écrin de nuit resplendit Séléné
Observant, détachée, son beau reflet liquide
En kaléidoscope de lumière livide
Que lui renvoie, narquoise, la Méditerranée.
Quelques laiteuses nues escortent son voyage
Et ces fines écharpes semblant l'enrubanner
Donnent à l'albédo un étrange sillage.
Mais déjà, au levant, l'horizon a pâli :
Le soleil va franchir les monts de l'Italie.
Pour le ciel matinal c'est le débarbouillage.
Nina Padilha © 19/05/2014