Soleil de midi
Entre midi et deux, près des vagues tranquilles
De la plage déserte, je fiche dans le sol
Mon horloge solaire, j'ouvre le parasol,
Et j'étends ma serviette aux couleurs du Brésil.
Le froissement des vagues, une brise légère
Qui ne tempère pas la chaleur immobile
Écrasant le basalte de toute sa lumière.
Peu de gens, en effet, supporteraient l'ardeur
De Phébus rayonnant. Moi, j'aime la chaleur.
Le soleil de midi, ça va, je sais, je gère…
Nina Padilha © 26/06/2014
Prière
Vivre et rester debout,
Les yeux au bord des armes,
Désarment abordant Dieu.
Des larmes dérisoires
En lames de rasoir.
Je n’ai pas pu faire mieux ;
Et mes cernes sont parme
Quand mes doigts se dénouent.
Hallali noble et dur,
Implacable sentence,
Déchirement parfait :
La blessure est ouverte.
Si je cours à ma perte
C’est que Dieu a méfait.
Je n’ai que mon silence
Et mon cœur resté pur.
Nina Padilha © 21/12/95
Beaucoup de choses ont changé depuis ce poème.
Je ne suis plus la même.
Heureusement.
La lettre I
C'est en parcourant le site de la Société des Poètes Français que je suis "tombée" sur cette image, avec cette petite phrase si charmante.
Je n'ai pas pu résister au plaisir de la partager avec vous.
A défaut de ne publier aucun texte de mon cru. Pour le moment.
Mais, rassurez-vous, ma plume vagabonde, va revenir.
D'autres lettres interpellent. Comme la lettre N avec son cortège sombre mais celle-ci n'inspire que de l'Amour.
Débarbouillage
Dans son écrin de nuit resplendit Séléné
Observant, détachée, son beau reflet liquide
En kaléidoscope de lumière livide
Que lui renvoie, narquoise, la Méditerranée.
Quelques laiteuses nues escortent son voyage
Et ces fines écharpes semblant l'enrubanner
Donnent à l'albédo un étrange sillage.
Mais déjà, au levant, l'horizon a pâli :
Le soleil va franchir les monts de l'Italie.
Pour le ciel matinal c'est le débarbouillage.
Nina Padilha © 19/05/2014
Mont Saint Loup
Que racontent les pierres aux vagues empressées ?
Peut-être le chaos d'un volcan endormi :
Des forges de Vulcain, maintenant refroidies ;
Un brasier minéral, tragédie effacée,
Quand le mont, éructant sa chaleur diabolique,
Vomissait ses entrailles. La lande caillassée
Croulait sous le basalte, les cendres bénéfiques
Sous le regard blasé d'un ciel incandescent.
Et les flots bouillonnant de lave, impuissants,
D'écume recouvraient le magma volcanique.
Nina Padilha © 28/06/2014