La lettre I
C'est en parcourant le site de la Société des Poètes Français que je suis "tombée" sur cette image, avec cette petite phrase si charmante.
Je n'ai pas pu résister au plaisir de la partager avec vous.
A défaut de ne publier aucun texte de mon cru. Pour le moment.
Mais, rassurez-vous, ma plume vagabonde, va revenir.
D'autres lettres interpellent. Comme la lettre N avec son cortège sombre mais celle-ci n'inspire que de l'Amour.
Débarbouillage
Dans son écrin de nuit resplendit Séléné
Observant, détachée, son beau reflet liquide
En kaléidoscope de lumière livide
Que lui renvoie, narquoise, la Méditerranée.
Quelques laiteuses nues escortent son voyage
Et ces fines écharpes semblant l'enrubanner
Donnent à l'albédo un étrange sillage.
Mais déjà, au levant, l'horizon a pâli :
Le soleil va franchir les monts de l'Italie.
Pour le ciel matinal c'est le débarbouillage.
Nina Padilha © 19/05/2014
Mont Saint Loup
Que racontent les pierres aux vagues empressées ?
Peut-être le chaos d'un volcan endormi :
Des forges de Vulcain, maintenant refroidies ;
Un brasier minéral, tragédie effacée,
Quand le mont, éructant sa chaleur diabolique,
Vomissait ses entrailles. La lande caillassée
Croulait sous le basalte, les cendres bénéfiques
Sous le regard blasé d'un ciel incandescent.
Et les flots bouillonnant de lave, impuissants,
D'écume recouvraient le magma volcanique.
Nina Padilha © 28/06/2014
Mes fifilles
Mon balcon est fleuri et toutes ces couleurs
Sont un ravissement pour les yeux et le cœur.
Souvent, au petit jour, je viens me ressourcer
Auprès de mes "fifilles" car ainsi surnommées.
Elles offrent leurs corolles au baiser des abeilles,
Attendant, comme moi, la chaleur du soleil.
Je reste admirative, un café à la main,
Devant tant de beauté égayant mes matins.
Ici les géraniums, et là les marguerites,
Les roses trémières et le fidèle arum,
Des œillets, de la menthe et deux pots de sédums…
L'hortensia magnifique et puis la clématite,
Un joyeux basilic et des haricots fins,
Des tomates cerise… C'est un peu mon jardin !
Du balcon aux tisons
Je ne prête pas d'attention
Aux heures qui, doucement, passent.
J'écris des mots sans prétention
Où je traine sur la terrasse…
Le seul qui a tous mes regards
C'est bien ce sacré thermomètre !
Cette saison est trop bizarre :
Le printemps ne veut pas paraître !
Il s'est, sûrement, égaré
Au point vernal de l'équinoxe
Et n'a pas su se repérer…
D'où cet étrange paradoxe :
Le mois de mars presque fini
Voit la fraîcheur qui s'éternise.
Persistent les frimas honnis
Éole n'offre que la bise.
Pourtant les oiseaux migrateurs
Sont revenus pour nidifier
Et les bourgeons sont prometteurs…
Les prévisions sont modifiées ?
Décembre aux jours si aimables…
Les dictons ont parfois raison !
Si le solstice est charitable
Ostara donne des tisons.
Nina Padilha © 31/03/2013