Nuits brésiliennes
Je me souviens de ciels où volaient les aras
Dans la moiteur des jours, au-delà du Pará,
Où la vierge forêt, quasi inextricable,
Offrait son ombre verte aux parfums incroyables.
Et ces nuits de velours sous la voûte étoilée,
Des bourdonnants insectes, du hamac entoilé
Où mes rêves d'alors engendraient des chimères,
Nourries par les frayeurs et le confort sommaire.
Je me souviens des heures enivrées de musique ;
Qui battaient Carnaval aux rythmes frénétiques…
Paillettes, confettis, naturels débridés
Dans un état second, hilares, enfiévrés…
Les rues illuminées balisant mon retour ;
Les alizés soufflant la promesse du jour ;
La vie qui s'endormait mais qui vibrait encore
Et le métal glacé blotti contre mon corps.
Je me souviens de nous, de l'amour en partage…
Des souvenirs enfouis qui, quelques fois, surnagent
Aux silences échus, dans un alcool complice
Malgré le temps passé sur ce qui fut jadis.
De ces nuits brésiliennes se rappelant à moi
Et ces regards éteints, les échos de ces voix…
Tout un pan de ma vie, quasiment effacé
Qui ne reviendra plus, un vécu dépassé.
Nina Padilha © 16/02/2014
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 111 autres membres