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Nuits brésiliennes

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Je me souviens de ciels où volaient les aras

Dans la moiteur des jours, au-delà du Pará,

Où la vierge forêt, quasi inextricable,

Offrait son ombre verte aux parfums incroyables.

 

Et ces nuits de velours sous la voûte étoilée,

Des bourdonnants insectes, du hamac entoilé

Où mes rêves d'alors engendraient des chimères,

Nourries par les frayeurs et le confort sommaire.

 

Je me souviens des heures enivrées de musique ;

Qui battaient Carnaval aux rythmes frénétiques…

Paillettes, confettis, naturels débridés

Dans un état second, hilares, enfiévrés…

 

Les rues illuminées balisant mon retour ;

Les alizés soufflant la promesse du jour ;

La vie qui s'endormait mais qui vibrait encore

Et le métal glacé blotti contre mon corps.

 

Je me souviens de nous, de l'amour en partage…

Des souvenirs enfouis qui, quelques fois, surnagent

Aux silences échus, dans un alcool complice

Malgré le temps passé sur ce qui fut jadis.

 

De ces nuits brésiliennes se rappelant à moi

Et ces regards éteints, les échos de ces voix…

Tout un pan de ma vie, quasiment effacé

Qui ne reviendra plus, un vécu dépassé.

 

 

Nina Padilha © 16/02/2014



06/08/2019
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