Écriture contrariée
Ma voix se fait plus rauque, la toux me fragilise.
Les baisers d'anophèles, souvenir tropical,
Doublent les fleurs du mal. Ma volonté se brise.
Seule dans mon délire, j'ai l'énergie bancale.
Je préfère mon lit, je ne veux voir personne.
Écrire ? Que nenni ! La procrastination
Devient obligatoire. L'ami, au téléphone,
Comprend mon désarroi et ma résolution.
Triple pathologie : me voilà arrangée !
Bazar sur mon bureau. Au diable le travail !
Quand j'irai un peu mieux, je pourrai tout ranger.
M'occuper de ma vie, de ma sœur, de mon bail…
Le ciel devient laiteux, les nuages s'argentent.
Mabon est de retour rafraîchissant l'espace.
Attiré par le sud, Phébus prend la tangente.
Se fanent les beautés qui ornent ma terrasse.
Ma plume flamenca troussant l'âme gitane,
Un livre paraîtra, écrit à quatre mains.
Quand Yule reviendra, glaçant la Tramontane,
Peut-être que mon sort suivra d'autres chemins ?
En attendant : repos. On y va doucement.
Je soigne mes bobos. Il ne faut rien brusquer.
L'automne, me désole. Saura-t-il, gentiment,
M'éviter des frissons, et des maux en bouquets ?
Nina Padilha © 24/09/2017
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