Mon peignoir
Mon peignoir défraîchi a un ourlet de mots
S'effilochant en bribes, filant pianissimo…
Des idées nées la nuit, attendant l'écriture
En clignant des œillets, nichés dans les coutures.
De grandes poches aussi où j'engouffre mes mains.
Vêtement préféré, banal et féminin.
Enveloppant mon corps bouffi de poésie
Dans les matins d'hiver qui me laissent transie.
Pendent ces fils ténus m'invitant à la tache.
Alors je les tricote, les tisse sans relâche.
Je m'en sers pour franger mes joies de pacotille
Qui gisent en coupons, piqués de mille aiguilles.
Quelques hideux accrocs peuvent meurtrir la trame
Avec des scénarii parfois au bord du drame.
Mais des paillettes bleues, enjouées, souriantes,
Se brodent par-dessus, rendant étincelantes
Les rimes de dentelle, finement travaillées.
J'aime les voir danser, gambader, tournoyer…
Mes rêves sont fertiles, un singulier appeau
Mon peignoir, chaque jour, une seconde peau.
Nina Padilha © 04/03/2014
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