2020
Yule s'est préparé à déserter les fêtes.
Janus s'en est venu, couronné de paillettes.
Voici une autre année, l'espoir renouvelé.
Arrosé de champagne pour les écervelés
Mes pauvres congénères qui ne voient pas la fin
Continuent de danser quand d'autres ont si faim…
Coule le Titanic dans les flots de l'histoire
Sans le recours de ceux qui ont tous les pouvoirs.
Le temps est implacable et me courbe l'échine.
Je sais qu'il m'est compté. Le bout que je devine
L'ultime révérence, me sera-t-elle douce ?
Ou bien un râle amer, une affreuse secousse ?
En attendant je vis, du moins, je fais semblant.
Je m'accroche à ma plume mais les jours se font lents.
Tous écoutent mes bruits, certains même, ma voix,
Ou bien lisent mes vers, mes romans et m'envoient
Des messages amicaux ourlés de complaisance.
Pourtant rares sont ceux, écoutant mon silence,
Qui savent décoder mes émois, mes attentes.
Peut-être que mon fils, ses idées bienveillantes…
Carpe diem disait-on, dans les faubourgs de Rome.
Autour de moi s'ébroue la vanité des hommes.
Cupides et cruels, ils ont fait de ce monde
Un immense brasier et ce bûcher immonde
Accable mon repos de cauchemars terribles.
L'agonie de la faune, l'horreur indescriptible
Dans les terres australes. Sont apocalyptiques
Les flammes assassines embrasant le tropique.
Je n'attends rien de plus en cette année nouvelle.
Il y a des gens qui brillent, d'autres qui étincellent.
Je reste avec ceux, pourvoyeurs de lumière
Qui éclairent ma vie. Le reste loin derrière.
Nina Padilha © 03/01/2020
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