Vent d'ouest
Se rendre à l’évidence : le sommeil est un leurre.
Dans un épais silence me voici debout.
Ma plume conciliante viendra-t-elle à bout
Des vers qui se bousculent agencés tout à l’heure ?
Dans le ciel la Grande Ourse et un croissant de lune.
Un café à la main, j’admire les étoiles.
Ma ville dort encore, la si bonne fortune
Des marins Phocéens. Je rallume la toile.
Je guette les nouvelles envoyées d’outremer
Où les jaguars résistent. Le monde médusé
Découvrira tantôt, étonné ou amer
Ce que peut accomplir un peuple triphasé !
Car malgré la Cabale aux desseins dévoilés,
Les iniques oukazes éructés par dépit,
Les ruses sataniques, les âmes muselées,
La liberté réveille le géant assoupi.
Et tout le continent, conduit par le Brésil
Ebranlera le monde pour changer le futur
Je porte ses couleurs et malgré mon exil
Je lutte à son côté contre la dictature.
Privilégiée d’infos, j’attends la débandade.
Tous les gouvernements sont déjà au parfum.
Non, pas un coup d’état. Salutaire ruade
Pour renaître à la vie, libres et souverains.
Nina Padilha © 18/12/22
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