Lune de mars
Dans un vernal frisson, le ciel, pudiquement,
S'est paré de nuées, humides, persistantes.
La mer doit être grise et la houle méchante.
Je crains pour cette nuit, car tout pareillement
La lune, arrondie, occultée mais présente,
Dardera ses rayons en me laissant pantoise.
Je la devinerai, altière, discourtoise,
Imbue de sa puissance… Ô reine indifférente !
Soudain voici le vent soufflant son allégeance
Dispersant les nuages de toute sa superbe.
Les heures seront pires, défilant, lourdes, terbes*,
Avant de m'endormir, épuisée davantage.
Au manque de repos je ne peux échapper.
Errant dans la maison avec ce blanc sommeil
J'attendrai son départ. Chassée par le soleil.
A chaque lunaison elle veut me happer.
*Terbe : ennuyeux, monotone...
Nina Padilha © 12/03/2017
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