Errances
Je m’étais inventé la mer
Sur des rivages tourmentés:
Navigateur en solitaire.
Voiles d’orgueil qui fendaient l’air,
Par vent d’amour, je dérivais.
Je voyais le ciel à l’envers.
Nuées d’illusions
Pour tout horizon.
Je m’étais inventé la terre
Sur les champs que je défrichais,
En laboureur tranquille et fier.
Semis d’espoir dans la lumière,
Bon an, mal an, je récoltais
De quoi oublier mes hivers.
Amères moissons
A chaque saison.
Je me prenais pour Dieu le Père
Jetant sur quatre dimensions
Ce qui, de toutes les manières,
N’existait que dans mes chansons.
Je m’étais inventé la bière
Sur le vieux zinc de mes regrets.
Buveur joyeux, gai caractère.
Bulles d’ennui au fond des verres,
Jour après jour je déclinais:
Deniers de mousse, rêves éphémères.
Soleils d’occasion
Au fil des boissons.
Je m’étais inventé une aire
Sur des falaises escarpées :
Aigle vainqueur aux grandes serres.
Vols d’amertume dans l’éther,
Dans la vallée je descendais
Boire aux fontaines de mes frères.
Ailes d’évasion
Sans destination.
Je m’embarquais sur des galères
Dressant les murs de ma prison.
Le cœur et l’âme en bandoulière,
Je vivais d’imagination.
Aujourd’hui, brisant les barrières,
Je suis venu me réchauffer
A cette ambiance familière.
Il ne faut pas jeter la pierre,
Il ne faut pas me calomnier :
Le temps efface les colères.
L’amour est raison.
L’amour a raison :
J’ai gagné ma guerre.
Nina Padilha © Rue Eugène Manuel - 30/3/78
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