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Venise

 

 

 

 

Sous l'étrave effilée de la noire gondole

Le clapotis de l'eau murmure doucement.

Des nuées de pigeons, le galbe des coupoles,

Ce ciel millénaire où brille en ce moment

 

Un soleil radieux illuminant la mer

Léchant les quais rongés de la Sérénissime.

Mille gouttes d'argent constellent les pierres

Des escaliers moussus que le ressac abîme.

 

Ses ruelles perdues aux vitrines jolies

Les cristaux, les miroirs, masques de Carnaval,

Étalant leurs beautés aux touristes ravis

S'égarant ci et là, auprès du grand canal.

 

La lacustre cité et ses rêves liquides,

Aux fenêtres vitraux qui n'aiment pas les fleurs,

Ces îlots ignorés d'où émanent, fétides,

Des relents nauséeux et d'étranges odeurs.

 

Ses mystères ancrés aux palais magnifiques,

L'ombre des campaniles couchée sur la lagune,

Le lion surveillant, au loin, l'Adriatique,

Qui menace toujours à la nouvelle lune.

 

Car Venise se noie, s'enfonce peu à peu,

Dans la vase discrète tapie au fond des eaux.

Un vaisseau amiral qui lentement se meut

En trésor englouti gisant parmi les flots.

 

 

Nina Padilha © 09/12/2010

 



29/07/2024
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