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Chapitre 1 - Martine

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Martine Gémand, affichait ses 28 ans avec superbe et avait le sourire. Sa grossesse se passait bien.

Le fœtus avait bien évolué, son cœur battait bien, tout était en ordre.
Accouchement prévu dans peu de temps.

L'hôpital Boraud, section maternité, était averti.

Son premier enfant…

Selon l'échographie, il s'agissait d'un garçon.
C'est Thierry, son mari, qui allait être heureux.

Avoir un fils était tout ce qui lui manquait.

Conseiller clientèle auprès d'une grande banque, époux comblé…

Un fils ! Quelle joie ce petit bout apporterait dans le couple !

Depuis des mois, ils avaient préparé la chambre d'enfant dans ce petit pavillon qu'ils avaient acquis, avec l'aide du 1% patronal.

Une chouette petite maison, de plain pied sur un jardin coquet, dans une zone pavillonnaire près de Vincennes…

Du grand air aux portes de Paris, en quelque sorte.

 

Martine, femme au foyer, comme on dit, ne travaillait plus.
Elle avait été standardiste dans un groupe d'assurances, mais avait démissionné à la demande de Thierry, parfaitement capable de subvenir aux besoins du ménage.

Elle se consacrait donc à des activités non lucratives. Du bénévolat.

Notamment auprès de la résidence pour personnes âgées, Les Oiseaux.

Elle s'était liée d'amitié avec un "vieux fou", Hippolyte Adret, qui ne supportait personne d'autre à ses côtés.

Un vieux grincheux que les autres évitaient.

Il racontait des histoires d'OVNI's à dormir debout et tous faisaient semblant de le croire quand il disait : leur arrivée est imminente…

 

Martine l'écoutait d'une oreille. Elle avait cette patience infinie de supporter, stoïquement, les longs monologues du vieil homme.

Hippolyte était content d'avoir, de temps à autre, la compagnie d'une jolie jeune femme. Martine se montrait attentive et aux petits soins.

Nullement effarouchée par les réactions, parfois acariâtres qu'il pouvait avoir, elle était touchée par son côté bourru qui lui rappelait un peu son grand-père.

Le même franc-parler, en tous cas. Comme les odieuses cigarettes qu'il fumait : sans filtre… Cette pensée fit sourire Martine.

Un jour, elle lui avait apporté des petits cigarillos qu'il avait moyennement appréciés.

Trop forts, lui avait-il dit.

Elle ne renouvela pas ce geste et s'en tint à ses paquets de Gitanes ordinaires.

Mais elle lui demandait, comme une faveur personnelle, de ne pas fumer près d'elle.

Hippolyte avait accepté de bonne grâce.

Après tout, elle était enceinte, non ?

Pas bon pour le bébé de respirer ça…

 

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15/08/2014
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