les-nouvelles-chaises-de-nina

Je marche lentement le long de cette plage

Sans penser à ma plume qui danse, librement,

En accrochant des vers aux reflets des nuages.

Le jour va s'en aller : voilà le firmament

Qui rugit de ses feux embrasant l'horizon.

Il sera temps, alors,  de retourner chez moi.

Mon antre provisoire, mon ultime maison,

Où je tisse des rires, des peines et des émois,

Comme autant de dentelles dont je voile mes nuits.

C'est là que je me terre, dans un épais silence,

Où résonne, parfois, la plainte de l'ennui

Rapidement gommée par une résilience

Brandie en étendard pour mes constantes lices.

Un moral en acier a forgé mon sourire

Éclatant au grand jour. N'y voyez point malice.

C'est seulement l'envie de croire en l'avenir.

Malgré l'acharnement de vents contradictoires

Soufflant sur mon visage et me courbant le dos.

Avec ténacité, poursuivre mon histoire,

Quitte à briser les lames menaçant mon radeau.

Nina Padilha © 10/07/2015